vendredi 1 octobre 2010

Balade du Patrimoine

19 septembre.

Comme chaque année à pareille époque, les membres de Nîmes Auto Rétro se sont retrouvés pour la balade du Patrimoine. Geneviève ayant gagné le droit d'établir le compte rendu, laissons-lui la parole !
C'est la rentrée pour tout le  monde ... y compris pour NAR avec la balade de Patrimoine de ce dimanche 19 septembre 2010. En raison des travaux de rénovation de la Mairie, le Rendez-vous  est fixé à Garons à 08h45 au parking des Argonautes. 21 équipages ont répondu présent et accrochent consciencieusement leur plaque tricolore spéciale "Journée du Patrimoine".
En route pour Boulbon  via Beaucaire et Tarascon. A Barbentane, un petit Mistral frisquet nous surprend au pied du moulin de Bretoule. Malgré tout ... les langues vont bon train : ce sont les retrouvailles...
Lou moulin de Bretoulo
De 1565 à 1774, 6 moulins à vent furent construits. Celui- ci est le dernier encore intact. Il fonctionna jusqu'en 1845 puis ces ailes cessèrent de tourner. Les moulins à vent furent peu à peu, vaincus par la machine à vapeur.
Le dernier occupant de ce moulin s'appelait Claude Berlandier qu'une hérédité avait rendu bègue, ce qui en provençal se dit "bret". C'est pour cette raison que le moulin fut baptisé "Moulin de Bretoule"



De là, Philippe en tête, nous balade dan la montagnette parmi les pins aux abords de l'abbaye de Frigolet : site pittoresque dont on ne se lasse pas. Dommage ! le chant des cigales a cessé.
Encore quelques kilomètres en direction d'Avignon et nous voilà à Graveson sur une petite route parmi les vergers à dénicher "les Figuières du Mas de Luquet" (à coté du musée des arômes visité par NAR en février 2010).
 Francis Honoré nous attend et nous accueille dans sa propriété de 12 hectares. Grand bavard mais captivant quand il nous parle de ses 4000 figuiers; il nous raconte son histoire.
A son retour du service national, il transforme peu à peu l'exploitation arboricole de son père en monoculture figuière. Pourquoi ?  Parce que la figue est typiquement méditerranéenne au même titre que l'olivier. Autrefois elle était à la base de l'alimentation des familles. Elle a même permis, avec les raisins séchés, de subvenir aux besoins des populations des châteaux forts en état de siège.
Depuis quarante ans, avec sa femme Jacqueline, ils consacrent à cette culture toute leur énergie, beaucoup de temps et d'investissement dans différents domaines, notamment dans la recherche variétale. A ce jour, leur exploitation compte 150 variétés (il en existe 650) qu'ils ont sélectionnées au cours de nombreux voyages aux quatre coins du globe : Californie, Japon, Afrique du SUd, Grèce, Oregon, Alabama ... 


Jusqu'aux années 1980-85 : 80% de la production se vendait en figues fraiches à l'exportation, puis la Turquie a envahi le marché avec des prix très bas. ce fut "le grain de sable" dans les rouages de la commercialisation. En trois années, l'exportation est passée à 0%. Il a fallu réagir et se montrer inventif pour écouler les figues sous des formes différentes. En l'espace de quelques années, la vapeur a été inversée et à ce jour 90% de la production est vendue sous forme de produits transformés : d'abord la confiture nature ou en déclinaison avce des noix, raisins, orange ...
Puis arrive le chutney aux figues et épices qui constitue un condiment parfait qui rappelle le Provence ensoleillée. Pas trop épicé, juste pour développer les papilles et faire ressortir le goût de ce qui l'accompagne. Et enfin, le vinaigre e figues, la moutarde à la figue, le sirop de figue et la dernière trouvaille, la confiture de figues au chocolat et fève de Tonka.
La commercialisation de ces divers produits s'est développée essentiellement gr^ce à la participation à de nombreux salons (160 jours par an) mais aussi grâce à des boutiques et à internet.
A retenir : Caque année, le dernier weekend d'octobre à Vézénobres , la fête de la Figoulade et Provence Prestige en Arles fin novembre. 

Tout en bavardant, Francis nous entraine dans ses vergers et tels Adam... et Ève... les membres de NAR croquent la figue à gogo. Heureusement, Francis a donné la permission ! Certains couples se sont essayés à l'expression "allons croquer le figue". Plus sérieusement, notons qu'un figuier produit en moyenne entre 80 et 150 kg de fruits selon les années.La récolte s'étale de m-juin à mi-octobre. Certaines variétés sont bifères (deux productions/an). La période de la taille s'étale sur cinq mois l'hiver. Trois variétés sont produites à usage commercial : La Noire de Caromb (qui se déshydrate aussi coupée en deux et exposée simplement au soleil), la Bourjasotte et la Dauphine. Mais nous avons aussi goûté à une espèce Grecque au physique ingrat...Petite...Très verte...Ratatinée... Le "Pécou" qui tombe... Mais avec une jolie chair rosée au goût subtil et sucré. Ainsi, chacun s'abandonne à déguster ce fruit, préféré d'Artémis, déesse de la fertilité.
Pour finir, Jacqueline nous présente et nous fait goûter sa gamme culinaire sucrée ou salée. Chacun fait ses petites courses dans la boutique, puis nous nous dirigeons un peu tardivement vers la plaine de Beaucaire, à "la Table de Marguerite" proche du vieux Mas.

Après un succulent repas ponctué d'un café pris sous la tonnelle, Philippe nous propose la visite du moulin dit" d'Alphone Daudet" à Fontvieille.
Là, les visiteurs sont nombreux car les entrées et le parking sont gratuits ... Nous en profitons pour monter à l'étage du moulin et visiter le musée du Bluton.
Avant de repartir, Nadine ne manque pas de prendre la traditionnelle photo de groupe et c'est le moment de la dispersion !!! ...



Mais nous serons quelques un à accepter la proposition d'aller découvrir à deux km de là, les vestiges de la meunerie de Barbégal, datant du 2ème siècle de notre ère, qui fut certainement la première "minoterie industrielle" composée de seize moulins,qui produisaient environ quatre tonnes de farine par jour ... de quoi nourrir les douze mille habitants de la Rome provençale : Arles. 
L'eau, venue de la face sud des Alpilles, arrivait grâce à un double aqueduc long de onze km, quelques beaux arcs en plein cintre sont toujours visibles. Les ruines de ce complexe architectural, à flanc d'un escarpement rocheux haut d'une vingtaine de mètres, donnent tout son sens à l'expression "travail de Romain".

Ainsi prend fin cette journée du patrimoine qui nous a permis d'accueillir de nouveaux membres et fut une belle réussite. Merci aux organisateurs.