mercredi 4 octobre 2006

Une Balade en Provence

L'espion à la Bugatti et son Maître scribe ayant (très provisoirement) déserté nos rangs, Jean et Nicole Lasserre ont bien voulu assumer la lourde charge de vous narrer par le menu cette ultime balade de l'année. Merci à tous deux d'avoir accepté; merci également à Jocelyne et à Christian pour leur prestation très remarquée de "voiture balai" , effectuée avec autant d'humour que d'efficacité.


C’était certain, la météo l’avait dit, il ne pleuvrait pas vraiment le matin et il ferait même un peu meilleur l’après midi. Pourtant de gros nuages noirs narguaient les 18 équipages courageux qui se retrouvèrent dans le jardin de la Mairie de GARONS, ce 1er octobre, pour prendre le départ de cette balade soigneusement préparée, comme les précédentes, par notre secrétaire et ami Philippe GEY.

Briefing autour du sympathique pot d’accueil offert par la municipalité de GARONS, inquiétudes vite dissipées quant à l’absence du couple TRIBUT, déjà aux prises avec les caprices du carbu de leur « 4 pattes » dans la montée de Garons, et la caravane s’élança vers l’est où le soleil qui perçait sous les nuages redonnait du courage aux équipages .Malheureusement, notre Président Paul CLEMENT, qui avait tenu à être présent au départ de cette balade, n’a pu y participer mais, c’est sûr, sa 201 sera bientôt opérationnelle.

Daimler du Chef en tête, la caravane disciplinée franchit le Rhône et atteignit bientôt Noves pour une petite pause ensoleillée sous les platanes. Même les toilettes étaient prévues, foi de road book…, mais pas plus d’un quart d’heure, respect de l’horaire oblige ! Et les vénérables mécaniques repartirent sur les belles routes de cette Provence profonde : Citroën DS 21 talonnée par son aînée la prestigieuse 15-6 , cabriolets Triumph MG A et Midget, Lancia Béta, Peugeot 404, sans oublier les berlines plus sages, Peugeot 403, Citroën 11BL, mais aussi les deux populaires 4cv trottinant sagement l’une derrière l’autre, les deux mythiques «dedeuches », la petite Panhard « Louis XV » en aluminium et la seule « avant guerre » de la troupe, la robuste Primaquatre , l’ « anti traction » de Louis Renault.


Un petit échantillon des participants

Le déjeuner était annoncé à SAULT, mais il fallait le gagner et réussir à franchir le col de N. D. des Abeilles, à 1000 m, simple formalité pour les uns, mais épreuve pour les autres, contraints de mouliner en seconde, l’œil sur le sommet qui n’arrive jamais…Mais tout se passa bien, les égarés d’un moment rejoignirent à temps et toute la troupe affamée se retrouva autour des tables du Restaurant SIGNORET dont la qualité avait été testée, comme il se doit, par notre talentueux Philippe.

Il n’y avait que la rue à traverser pour aller visiter, après le café et avant de regagner les voitures, l’atelier du Maître nougatier André BOYER, bien connu pour avoir fabriqué la plus longue barre de nougat du monde (13,80m). Bien que sortant de table, chacun écouta avec gourmandise les explications de la charmante hôtesse de la Maison et fit honneur au magasin de vente.

Lestées d’autant, les belles mécaniques reposées et refroidies entamèrent le parcours de l’après midi, non sans regretter la visite annulée de la Savonnerie Brunarôme qui, au grand mécontentement de Philippe qui se promit de lui passer un savon, avait, semble-t-il, oublié le passage du groupe !

Mais les nuages avaient à nouveau envahi le ciel et quelques gouttes commençaient à tomber, les belles anciennes reprirent la direction de l’ouest où, cette fois, le soleil semblait avoir émigré, juste le temps de dégripper, pour certaines, les essuie glaces engourdis. La caravane prit la route d’APT pour longer ensuite le flanc nord du LUBERON, avec, à sa droite, des vues sur Roussillon, Gordes et autres sites si prisés de la bonne société parisienne…

Un petit regroupement à COUSTELLET où une déviation imprévue contraignit les anciennes à emprunter un

Itinéraire de remplacement et tout le monde se retrouva sur le site de la Chapelle Ste Sixte, haut lieu de Pèlerinage, pour la visite de ce lieu vénérable d’ou l’on peut jouir d’une vue extraordinaire sur les Alpilles.


L’heure de la dispersion était arrivée, mais aussi celle des dernières photos, n’est ce pas Philippe Tribut qui voulut absolument agrémenter la photo de la chapelle romane de la présence de sa 4CV !

Bravo, Philippe GEY, encore un sans faute, mais au prix d’un travail considérable auquel nous rendons hommage, même si, comme te le fait dire ta modestie, c’est un plaisir pour toi ! Nous attendons avec impatience la prochaine édition !

Jean et Nicole Lasserre

lundi 25 septembre 2006

Journée du Patrimoine

L'espion en Bugatti ayant réussi à s'échapper de Guantanamo (voir les aventures précédentes). Notre scribe attitré a bien voulu commettre une nouvelle fois le compte rendu de nos errances. Merci Michèle.

J'ai ouï dire que le dimanche 17 septembre, pendant que j'avais le dos tourné, les petits galopins de Nîmes Auto Rétro en ont profité pour se faire la belle et partir seuls à la découverte du patrimoine du côté de l'Uzège. Je les y prends ! Ils avaient seulement oublié mon solide réseau d'espionnage au sein du club, ce qui me permet aujourd'hui de tout vous rapporter.

Cahin caha, ils sont partis vers 9 heures (même qui vous savez était à l'heure ! ), sur la route d'Uzès avec les Trapadelles astiquées comme des sous neufs. Premier arrêt à Castillon du Gard pour la visite d'une carrière. Dénivelé impressionnant pour les vieilles demoiselles peu habituées à ce genre de descente aussi raide, mais la visite guidée en valait la peine si j'en crois mes espions. Ils auraient bien aimé emporté discrètement quelques pierres, en souvenir, mais la plus légère devait faire environ une demie tonne. Dommage !

Départ ensuite vers St Hilaire d'Ozilhan pour la visite de la chapelle de la Clastre, inscrite à l'invetaire des monuments historiques en cours de restauration; et du vignoble éponyme Excellent accueil de viticulteurs passionnés et dégustation... très appréciée, les chenapans ! Chemin faisant ils ont d'ailleurs pris dans leur sillage un jeune couple venu de la perfide Albion à bord d'une MGB V8 en superbe état.

Bien sûr, ils ont dû faire trainer un peu la dégustation, ce qui explique le retard au village de Lussan pour le déjeuner au restaurant des "3 mûriers". Très bonne ambiance, mais pas le temps pour la promenade digestive : punis !

Le déjeuner terminé, départ en trombe vers Bouquet où les attendait la "clinique des tracteurs", infatiguables ! Un homme passionné leur a expliqué pourquoi et comment il répare ces vieilles mécaniques, il en a fait "pétarader" quelques unes (dont un tracteur FORDSON de 1917) qui ont démarré instantanément. Visite trop courte hélas, emploi du temps oblige, mais nous reviendrons monsieur Coumoul !
Dernier arrêt à St Laurent la Vernède au domaine "Natura" spécialisé dans les vins et les jus de fruits: très bon accueil là encore, on leur a tout expliqué sur la vinification, du coup, ils vont tous se reconvertir dans l'oenologie, c'est décidé. Nouvelle dégustation, les petits garnements, je n'en parlerai pas aux gendarmes pour cette fois !
vers 20 heures, retour sur Nîmes et les environs, où certains étaient attendus de pied ferme par une matrone munie d'un rouleau à pâtisserie.

samedi 24 juin 2006

Week end en Htes Cévennes

Notre sortie des 10 et 11 juin a, une fois encore, inspirée nos amis Michèle et Jean-Pierre qui ont bien voulu nous faire partager ce reportage "en direct". Qu'ils en soient remerciés.

COMPTE-RENDU CONFIDENTIEL
(Classé secret Défense)

Existe-t-il des olibrius assez masos pour se lever à 6 heures du mat’ le samedi et le dimanche dans le seul but d’aller se balader en tacot ? La réponse est : oui. Il s’agit des membres les plus fanatiques du club Nîmes Auto Rétro, NAR pour les initiés. Un anthropologue a été chargé de les espionner et d’enquêter discrètement sur les mœurs étranges de ces oiseaux rares. Il les a suivis dans une Bugatti de 1904, histoire de passer inaperçu.

Prenons une loupe, dit notre espion dans son rapport ultra secret, et observons de plus près ces olibrius : le 10 juin 2006 avant l’aube, ils ont pris leurs sacs de voyage, chaussé leurs guêtres et mocassins, coiffé leur casque de cuir, astiqué leur trapadelle,

Et… « à nous la route, Albert ! » Ils ont foncé tout droit vers les Cévennes comme un seul homme, le nez dans le volant, et attaqué les pentes avec leurs vieux tas de ferraille fumants et grinçants, il n’y a que la foi qui sauve. Dire « comme un seul homme », c’est façon de parler, car il y avait deux femmes parmi les pilotes, dont une au volant d’une impossible trapadelle bleue, capricieuse comme une vieille chèvre.


Les moteurs rugissants

Premier arrêt au château de Portes, temps superbe et moral au beau fixe.






Triumph TR3 au château de Portes

Deuxième arrêt à la Garde Guérin, déjeuner à la Bastide Puylaurent, nouvel arrêt à Notre-Dame des Neiges : rencontre avec un trappiste trapu, (ni trappeur ni trapéziste, bande de nuls !) les trappistes étant des gens tombés dans une trappe, comme chacun sait. Ce qui ne les empêche pas de tenir une boutique pleine de merveilles, genre caverne d’Ali Baba.

Notre Dame des Neiges


En chemin, notre espion a pu noter que les membres du NAR ont un comportement à forte tendance libertaire, chacun n’en faisant qu’à sa tête, avec un beau mépris des consignes. Ils sont pourtant vigoureusement encadrés par un Président nommé Paul Clément, et par un Premier ministre, "l’Amiral" Philippe Gey, tous deux anciens de l’aéronavale, style : « On rigole pas avec les horaires, bande de petits chenapans ! » Même le grand argentier du club, Jean-Philippe Lasserre était là, dans son carrosse bourré de pièces d’or.

Châteauneuf de Randon
Étape du soir à l’Habitarelle, près de Châteauneuf de Randon, dans un palace 5 étoiles, même que le Ritz, à côté, c’est de la zoubia. Remarquons aussi que Bertrand Du Guesclin, feu le Grand Connétable, a un cénotaphe juste à côté de l’hôtel :





Le Cénotaphe du grand connétable
il est mort à cet endroit, pendant le siège de Châteauneuf, après avoir bu l’eau glacée d’une fontaine locale. C’est pourquoi nos olibrius ont préféré boire du bon vin à table et le repas fut très gai, pas de mort subite à signaler.




Le repas fut très gai…

Le lendemain matin, dimanche 11 juin, rassemblement général des olibrius sur le parking de l’hôtel. De sa fenêtre, l’espion les observe : quelle animation ! On se croirait au marché de Brive-la-Gaillarde avec des bagnoles moyenâgeuses à la place des bottes d’oignons. Les capots sont ouverts, les tas de ferraille ne fument plus (il a un peu gelé la nuit…) on prie pour qu’ils tiennent le coup jusqu’à l’arrivée.

Les capots sont ouverts
Coup de chance, Saint Cylindre, patron des moteurs à explosion (dixit Paul Clément), veille avec bonté sur les mécaniques un peu chahutées par les dénivelés. Qu’il en soit remercié au passage : un missel en japonais et une inscription gratuite à NAR sont à sa disposition au siège de l’association.
Un dernier coup de chiffon lustrant, et en route vers Mende et Florac ! Place, place ! Paysages bucoliques, prairies en fleurs, ruisseaux paresseux, vaches ruminantes,










beaux villages aux clochers à peigne…

L’espion note à ce propos que les olibrius sont aussi poètes : teuf-teuf, poët-poët !
Mines réjouies des villageois qui font des grands saluts sur le passage des guimbardes d’époque, ça change des bétaillères :

- Moi, ça me rappelle la voiture de papa !
- Et moi, celle de Jules César quand il a envahi la Lozère en 55 avant J.C. !

[NDR : Mais César, il trichait, car il avait des esclaves qui pédalaient sous le capot, entre les bielles et les pistons. Nos olibrius, eux, n’exploitent que des chevaux mécaniques : ce sont des philanthropes.]
Ah ! le doux bruit des moteurs des trapadelles sur les routes de montagne !


Le doux bruit des Trapadelles …

L’olibrius type a une oreille mécanique très développée, et quand il entend « CLING !!!! » derrière lui sur la chaussée, il ne s’inquiète pas, c’est la voiture qui perd ses pièces. Pas comme le grand argentier qui, lui, s’inquiète quand il perd les siennes.
La Corniche des Cévennes

Trêve de digressions stupides, et revenons à nos oiseaux rares, bientôt devenus « cornichons des Cévennes ». Tant bien que mal, nos héros foncent vers le Pompidou, où les attend l’Auberge du Cheval Blanc pour la pause déjeuner. Les tacots passent avec succès l’épreuve de la forte montée vers la Corniche, puis celle de la descente, et les freins tiennent le choc.
Pour le repas de midi, les tables sont installées à l’ombre dans les jardins de l’auberge : très bonne table encore, et le buffet des desserts a été largement plébiscité par les gourmands. Puis une surprise : la remise de fleurs et de cadeaux aux quatre olibrius qui ont préparé cette sortie. Explications du Président, émotion, photos, la télé n’était pas là, dommage !

Avant de quitter le Pompidou, le groupe descend jusqu’à la chapelle romane de Saint Flour, pour tester si les jambes fonctionnent toujours (100 m de dénivelé, à pied cette fois). Photo de groupe au Pompidou, et en voiture !

Dernier arrêt avant St Jean du Gard : c’est l’heure des adieux, des bises, des derniers échanges et enfin dislocation des troupes.

Ajoutons pour être complets que notre anthropologue-espion, dans sa Bugatti centenaire, s’est débrouillé pour se faire flasher à 180 km/h par la maréchaussée sur une petite départementale, en rentrant sur Nîmes. Emmené au poste, il a réussi à nous transmettre le présent rapport juste avant son transfert à Guantanamo.

Bravo à Nîmes Auto Rétro pour la très bonne ambiance qui règne dans ses rangs ! Grand merci à Philippe et à Paul pour leur efficacité, leur gentillesse et leur bonne humeur.

La route du Sel

Petit compte-rendu de la balade en Camargue dite « route du sel »du 14 mai 2006, à l’usage exclusif des veinards qui n’y ont pas participé…
Si vous saviez à quel point vous avez eu bon nez de ne pas venir, mes pauvres !!!
C’était AFFREUX du début à la fin et nous avons abominablement souffert.
« Ne nous dis pas !… » Si, si, je vous raconte !

Départ de Garons vers 9h15 et visite du moulin à huile des Costières entre Garons et Saint-Gilles, superbe propriété plantée d’oliviers, mais oui, on a même appris que ces originaux font de l’huile avec des vraies olives, c’est un monde !

Très belle salle d’exposition-vente, on est tous sortis de là chargés comme des mulets après avoir dévalisé la boutique. Le bagne, quoi. Ça fait rien, les trapadelles ont encaissé le poids supplémentaire avec beaucoup d’abnégation, ce qui explique qu’elles sont reparties.
Et en avant pour Méjanes, au cœur de la Camargue. Installés dans le petit train touristique du domaine Paul Ricard, on a pu voir des paysages moches, très moches : rien que des étangs, des iris d’eau en fleur, des tamaris, des flamants roses, des aigrettes… bref, les horreurs de la nature. On était plusieurs à regretter amèrement le béton de Nîmes et la douce odeur des pots d’échappement, mais c’était trop tard pour faire demi-tour. Déjeuner au domaine Paul Ricard, où nous n’avons même pas bu un pastis, eh non, mauvaises langues !
Puis départ pour les Salins de Giraud avec visite commentée en petit train. On a tout appris sur le sel, c’était affreux, surtout pour ceux qui préfèrent le sucre.
Arrêt final au château d’Espeyran, très très moche lui aussi, genre Versailles pour roi des Bouches du Rhône. Sur la photo de groupe, ne vous y trompez pas, on nous a forcés à sourire : c’était ça ou la rafale de mitrailleuse !
Si l’on rajoute à cela qu’il a fait très beau, que tout était organisé au poil et que la bonne humeur a régné toute la journée, vous comprendrez à quel point vous avez bien fait de vous abstenir !
Un grand coup de chapeau à Philippe Gey qui travaille comme un chef pour nous concocter des circuits horrifiques (le remerciement, lui aussi, est obligatoire : c’est ça ou la mitrailleuse…)
MERCI et à bientôt pour d’autres journées aussi pénibles ! Pas masos, s’abstenir !

Michèle Gandolphe et Jean-Pierre Viala