Dimanche 22 février
Merci à Yves Bonnet d'avoir bien voulu faire office de "Scribe" pour cette première sortie de l'année remarquablement organisée par Nadine et Geneviève.
C’est par une fraiche matinée mais sous le soleil que les 30 voitures se sont positionnées sur la place centrale de Montfrin pour notre première sortie 2009 organisée autour de la truffe par Geneviève et Nadine.
Les 4CV étaient là en force au côté des 201, 2CV, Cortack, Triumph, (dont 1 TR6 rouge restée décapotée toute la journée !), Dyna Panhard, 505, 280 SL, Alfa Roméo sans oublier Daimler, VW, BMW ...
La température s’avéra plus propice aux retrouvailles à l’intérieur de la salle où la municipalité avait préparé un petit déjeuner copieux et revigorant.
Après le traditionnel discours de bienvenue du Président, nous fûmes accueillis chaleureusement par Mr le Maire, qui nous a décrit avec simplicité les curiosités de sa commune, et maintenant nous savons que le château de Montfrin appartient à la famille Mendès France.
Vers 9h 15 plusieurs chenilles de voitures se sont ébrouées dans différentes directions quoique munies du même road book !!! . … Après quelques hésitations le gros de la troupe se mit dans le sillage de la 2 CV de Francis, et nous pûmes jouir de la très belle route qui serpente dans les collines de garrigues jusqu'à Collias, Après voir franchi les eaux abondantes du Gardon, nous avons pu voir de près les derniers sauts de l’Alzon avant leur confluence, tout en nous dirigeant vers Remoulins.
C’est donc avec un peu de retard que nous sommes arrivés à l’hôtel Restaurant le Colombier où nous attendait Michel TOURNAYRE , président du syndicat des producteurs de truffes du Gard et lui-même trufficulteur à Uzès , pour nous transmettre , photos et spécimen à l’appui, avec beaucoup de passion et de professionnalisme , l’essentiel de ce qu’on doit savoir sur ce mystérieux champignon tant convoité.(sauf ses petits secrets bien sûr )
Nous apprîmes que François 1er y avait pris goût en Espagne et retour de captivité avait contribué à démystifier ce champignon diabolique (noir, dans la terre, sous des ronds de sorcières.)
La meilleure et donc la plus recherchée des 8 truffes courantes (hors la blanche du Piémont qu’on ne trouve pas ailleurs et qui est hors de prix) est nommée communément truffe noire du Périgord ou plus scientifiquement « melanosporum » .On la trouve principalement en Espagne, en France et au Nord de l’Italie. Elle pousse dans des terrains argilo calcaires en symbiose avec les racines de divers chênes, ou encore pins, tilleuls, noisetiers etc..
Attention aux arnaques possibles avec d’autres truffes qui lui ressemblent comme la truffe chinoise importée à bas prix et en grosse quantité mais dont la qualité est médiocre. On trouve aussi la « brumale », la blanche d’été et la truffe de Bourgogne. Les marchés dont Richerenche est le plus important, sont réservés aux grossistes.
Cela fait moins de 2 siècles qu’on pratique la trufficulture, et beaucoup de choses restent à découvrir pour maitriser une production qui n’a pas cessé de baisser depuis 1900 pour cause d’exode rural et par là de moindre entretien de la forêt.
La subtilité du goût de la truffe doit être préservée en ne la mariant pas à d’autres saveurs marquées , en la réchauffant sans la faire cuire,( pas plus de 50 °C) et en l’utilisant dans des plats simples comme les pâtes , les œufs brouillés, la salade où elle s’exprime pleinement. (15 à 20 g par personne et par plat suffisent à régaler le palais des gourmets.)
Après un déjeuner typiquement gardois, copieux et bien arrosé servi dans le restaurant de l’hôtel, nos anciennes se sont dirigées vers la propriété de Mr TOURNAYRE à côté des pépinières ROBIN à Uzès, pour une démonstration de « cavage » avec l’aide d’un chien.
(Possible aussi avec une mouche particulière ou avec un cochon ou encore par « marquage » préalable)
Bien que fort perturbée par notre grand nombre (60 personnes), la chienne « Dune », très sollicitée par son maître et la certitude d’une récompense (morceaux de gruyère) s’est dirigée aisément vers plusieurs truffes respectables bien que la saison se termine et son maître les a extraites avec son « truffadou ». Nous avons aussi pu observer des truffes blanches tout près de la surface, mais il était bien trop tôt pour les ramasser.
Un gros travail d’entretien du sol, d’élagage et d’arrosages des plantations est nécessaire pour un résultat qui reste encore très aléatoire. Malgré les recherches avec l’INRA (30 à 150 kg par an pour les 15 ha de la propriété).
Mieux vaut donc compter sur le revenu d’une autre activité principale, en l’occurrence les céréales et l’olivier.
Nous avons ensuite pu acheter quelques grammes de ce produit d’exception qui furent brossés avant pesage. Et comme rien ne se perd les rognures sont conservées pour contribuer ensuite à la mycorhization des racines des arbres.
Il était 17 h quand nous nous sommes séparés heureux d’en savoir plus sur ce produit et à la double perspective de notre prochaine dégustation (la truffe ne se conserve pas, sauf congelée..) et de notre prochaine sortie en mars.
Un grand merci à nos organisatrices pour cette belle journée, sans oublier Philippe qui n’est jamais bien loin..