Dimanche 21 avril
Merci à Édith d'avoir bien voulu se charger de ce compte rendu pour sa première participation à une balade de Nîmes Auto Rétro.
Chacun est attendu à 8h30 à La Calmette, lieu de
rendez-vous de cette 10ème balade de Printemps. Organisée par
Jean-Philippe et Vanessa, cette journée remporte un franc succès : nous
sommes 68 participants répartis dans 35 véhicules. Après s’être ravitaillé et
avoir remercié les adjoints de la mairie de nous avoir permis de commencer
l’étape dans la bonne humeur, nous regagnons nos carrosses et roulons groupés
en direction de l’Asinerie des Garrigues (et non ânerie, ni aniserie) route de
Villesèque à Sauve (30). Nous serons retardés de peu par une petite panne
mécanique d’une traction ainsi qu’une petite erreur de direction.
Nous sommes accueillis par Laurence, ancienne assistante de
direction du Pas de Calais, qui est depuis 2007, éleveur d’ânes. Elle nous
explique tout d’abord l’origine du mot « asinerie » et nous apprend que
ce nom n’existe pas dans le dictionnaire, c’est une création issue de
« asin » désignant l’âne. Sa vingtaine de bêtes est répartie sur 10 ha de garrigues bio.
Elle les élève afin d’obtenir le lait d’ânesse très réputé
pour ses vertus bienfaisantes pour la peau. En effet, il contient des
vitamines, minéraux, et oligoéléments pour régénérer la peau et raviver le
teint. Il a aussi des acides gras nécessaires au système nerveux de la peau.
Par ailleurs, c’est le lait le plus proche de celui de la
femme, il est bien toléré par l’organisme en raison de son faible taux de matières
grasses.
Laurence nous donne aussi quelques informations sur ces
équidés que l’on distingue des chevaux par une durée de vie plus longue (40
ans), de grandes oreilles (système de refroidissement car issu d’un climat
désertique), un centre de gravité plus bas et des sabots durs qui leur évitent
de chuter moins facilement.
Cet animal robuste peut quasiment porter son poids.
Par ailleurs, les ânes sont très intelligents malgré l’idée
qu’on peut en avoir. Ils entendent à
4 kms donc s’ils s’arrêtent c’est qu’ils ont perçu un danger
qui les bloque, à nous de les rassurer pour qu’ils redémarrent.
Autour de nous, nous pouvons observer des ânons issus d’une
ânesse et d’un baudet (étalon).
A noter que le croisement d’un âne avec une jument donne un
mulet et le croisement d’un cheval avec une ânesse donne un bardot.
En ce qui concerne la traite, elle s’effectue à la main une
fois les ânons sevrés, c'est-à-dire à partir de 3 mois. Elle a lieu au début,
toutes les 3h à raison d’un demi litre, puis deux fois par jour entre 6 et 9
mois et au delà d’un an plus qu’une fois.
Ensuite, le lait part pour des laboratoires afin de transformer
en produits des cosmétiques : savons, crèmes, lait corporel, et bonbons. A
savoir que le litre de lait d’ânesse vaut 25 €.
Laurence part nous chercher « Biscotte » pour nous
faire une démonstration de traite.
Après avoir lavé le pis de l’ânesse, elle pince entre le
pouce et l’index une des deux tétines, puis fait couler. Après la théorie, place
à la pratique pour ceux qui le souhaitent, suivi d’une dégustation de ce lait tiède
qui à notre grande surprise n’a aucun goût mais très digeste.
Nous effectuons quelques achats (mais pas d’ânes) et
remercions Laurence pour ses explications instructives.
Nous repartons maintenant pour le Mas de Coulet situé à
Brissac dans l’Hérault à une trentaine de kilomètres de là. Après un bon repas
dans ce lieu authentique, nous faisons route pour le domaine viticole du Mas de
Martin à St Bauzille de Montmel.
L’œnologue de cette exploitation de 19 hectares nous attend
de pied ferme.
Jean-Philippe nous explique tout d’abord que leur production
est axée sur la qualité des vins et non la quantité.
Ils utilisent un minimum de produits (cuivre et soufre) pour
rester le plus naturel possible, ils ont d’ailleurs obtenu dernièrement la
certification AB qui les encourage dans leur philosophie. Tout consiste donc en
une bonne anticipation des possibles maladies et la prévention des vignes.
Celles-ci sont d’ailleurs entretenues par un système double palissage comme dans
le Bordelais qui permet d’obtenir des
murs nets de végétation et des grappes aérées qui améliore la qualité du futur
vin.
Ils produisent 30 hecto/ha,
60 000 litres/an principalement
des Syrahs, Grenaches et Mourvèdre dont environ 50 % est exporté en Belgique,
Suisse, Hollande…
Il insiste sur le fait que la récolte et le tri sont réalisés
en grande partie manuellement.
Puis nous entrons dans la cave de vinification, aménagée
dans un ancien bâtiment, où
de grosses cuves en inox garantissent hygiène et bonne maitrise
des températures au cours de la fermentation.
On y différencie le vin de presse et le vin de goutte après
avoir effectué des remontages. Cette action consiste à reverser le jus, situé
en dessous du chapeau de marc, au dessus de celui-ci afin de récupérer des molécules intéressantes présentes
dans les peaux de raisin.
Des sulfites à dose minimale seront ensuite utilisés pour la
conservation du vin.
Ensuite, nous nous dirigeons dans le chai à barriques :
local destiné à l'élevage en fûts
pour le vieillissement du vin. Ces barils de 250 et 300 litres sont en chêne
français pour limiter le transfert du goût du bois aux vins. Une fois vieillis
de quelques années, les vins sont mis en bouteilles et destinés à la vente.
Pour terminer, Jean-Philippe nous offre une dégustation des
différents crus du domaine.
Après avoir passé une superbe journée, le groupe se disloque
et remercie les organisateurs de cette sortie.